#Épisode 1 : mon premier voyage solo, en mode j'ose mais pas trop

Dans ce premier épisode, je vais te raconter mon tout premier voyage en solo du 21 au 23 novembre 2019 (pas la meilleure saison mais c'était mon envie du moment pour fêter mon anniversaire). Alors attention, si tu t'attends à lire comment j'ai organisé un trek d'un mois au Népal ou une excursion de trois semaines dans la forêt amazonienne et comment j'ai survécu aux serpents et araignées, tu te trompes de blog :-). Je suis juste la Nana qui avance et grandit pas à pas. Peut-être qu'un jour je te raconterai que j'ai fait ce trek ou cette excursion mais pour l'heure, ce n'est pas le cas.

Aujourd'hui, je rentre tout juste de mon 4ème voyage et crois-moi, il est complètement différent du premier. Ma vision a complètement évolué et j'ai osé faire des choses que je n'aurais pas osé faire la première fois. Mais ça, je te le raconterai dans un futur épisode :-)

"Les voyages forment la jeunesse"

MONTAIGNE

... mais pas que la jeunesse :-)

Je te situe le contexte : la quarantaine passée, je venais de me séparer du père de mon fils que j'avais en garde alternée. Je n'avais jamais vécu seule étant passée d'une vie avec mes parents à une vie avec mon premier chéri. J'avais donc tout à apprendre d'une vie en solo (il n'est jamais trop tard pour bien faire me diras-tu :-)). Et c'était bien mon intention : apprendre à faire des choses seules, des choses que j'aurais jamais pensé envisageable seule jadis. J'avais besoin de me prouver que j'en étais capable (et oui à l'époque j'en doutais un peu quand même, peut-être comme toi aussi à cet instant précis où tu me lis).

Ma première interrogation a été de savoir ce que je pourrais bien faire pour oser sortir de ma zone de confort (je commençais à m'intéresser au développement personnel à l'époque par rapport à des souffrances qui revenaient régulièrement mais ça c'est une autre histoire :-) ). Assez rapidement, l'idée d'un voyage de 3-4 jours m'est apparue comme un bon moyen de me tester, de voir si j'étais capable de m'en sortir toute seule.

Et oui, toujours faire les choses à deux ne t'apprend pas réellement à te débrouiller toute seule. Tu sais que tu peux toujours t'appuyer sur ton conjoint ou ta conjointe en cas de difficultés. Et si tu es comme moi avec des parents non séparés, des grands-parents non séparés, une famille où tout le monde est en couple depuis des années, tu n'as pas d'exemples pour te débrouiller seule. J'ai toujours vu mon père assister ma mère. Je crois qu'au plus profond de moi je voulais me sortir de ce schéma traditionnel et me prouver que je pouvais me débrouiller seule.

Qu'à cela ne tienne, c'était décidé, je serai la première de la famille à oser : après avoir osé divorcer, j'ai osé voyager seule! Quand tu es seul (e), tu dois faire les choses par toi-même et au final c'est génial (je spoile un peu la fin :-)).

Go, c'est parti : je décide de partir seule à Genève sur les bords du lac Léman. Pourquoi Genève me demanderas-tu? Et bien, tout d'abord, parce que j'adore être au bord d'un lac. Je trouve ça reposant, inspirant et tellement ressourçant. Ensuite, vu mon niveau d'anglais, à l'époque, je ne me voyais pas partir dans un pays où on ne me comprendrait pas (mais ça c'était avant :-) ).

A toi désormais de déterminer un lieu qui te fera vibrer, que tu rêves de visiter ou qui te rassurera. Il y a tellement de choix dans ce monde, tous plus magiques les uns que les autres, parfois juste à côté de chez toi.

Mais je te vois venir :

• oui mais il y a les enfants,

• oui mais que va penser ma famille, mon conjoint/ma conjointe (si tu es en couple comme je le suis actuellement mais que tu as envie de faire des choses seules par moment), tata Claude, l'oncle de la bécane à Jules...

• oui mais c'est un budget..

Alors soyons clair, tu n'es pas obligé (e) de partir 3 semaines, tu peux simplement partir un week-end. Tu n'es pas obligé (e) de partir à Wallis et Futuna, tu peux partir en France ou au Québec (pour mes amis québéquois qui me liraient et à qui je souhaite la bienvenue :-) ), même à 50km de chez toi. Et bien sûr, tu fais en fonction de ton budget. Si tu n'as pas les moyens de voyager, il y a certainement d'autres choses dans lesquelles tu peux te lancer en solo (je te donnerai des exemples dans un prochain épisode).

J'en reviens à Genève : dès que j'ai déterminé ma destination, première action : acheter le guide du Routard (ou tout autre guide qui te convient : je suis habituée au Routard mais les autres guides sont très bien aussi). Je l'ai épluché en long, en large, en travers pour savoir ce que je voulais voir en 3 jours, vers où je voudrais me loger, comment me déplacer.. non sans me poser 40 000 questions au fil de mes recherches, en essayant d'y répondre à travers des sites internets. Mais c'est un challenge de se rassurer, de se prendre par la main en se disant que tout ira bien et que, quoiqu'il arrive, tu t'en sortiras toujours.

Au final, j'ai fait tous les repérages nécessaires pour bien anticiper mon voyage. Je me sentais prête et parée à toute éventualité. Il était temps de se lancer. Et c'est là qu'on se rend vite compte que la vie nous réserve parfois des surprises :-)

"Si tu veux faire rire Dieu, parle-lui de tes plans" dixit François Lemay, éveilleur de pleine conscience que je remercie à cette occasion pour tous ses enseignements si précieux et qui m'ont permis de grandir.

Me voilà donc fin prête : je réserve mes billets de train Paris-Genève. Puis je commence à regarder où je pourrai me loger : hôtel, airbnb, location en agence.... J'ai comparé les prix car oui, j'avais quand même un budget. J'avais du mal à me décider entre un hôtel et un airbnb. Au final, j'ai opté pour ce dernier. C'était la première fois que je passais par cette plateforme. J'avais une petite appréhension à son propos mais plusieurs amis m'en ayant dit du bien, j'ai sauté le pas. Tout était fin prêt. J'avais également repéré les horaires pour aller visiter le palais de l'ONU (Organisation des Nations-Unis : https://www.ungeneva.org/fr/about/palais-des-nations).

Il n'y avait plus qu'à .... et c'est toujours là où ça devient compliqué car plus ça se rapproche, plus ton petit mental vient te chercher : mais est-ce que j'ai bien fait, est-ce qu'il ne va pas arriver un souci, comment je vais faire si telle chose ou telle chose arrive... On n'a pas idée de tout ce qu'un mental bien endormi peut faire quand il a peur et qu'il veut juste te protéger. Autant te dire que des scénarios se sont créés dans ma tête (et si je loupe mon train, et si ma location est une arnaque, et si, et si, et si...). C'est là où j'ai dit stop et j'ai décidé d'aller au-delà de mes peurs sinon je serais restée à la maison et n'aurais pas profiter de cette merveilleuse expérience et des suivantes.

Finalement, le jour J est arrivé : mon train était à l'heure et je n'ai eu aucune difficulté. Le seul hic, et comme la vie est bien faite : je l'ai demandé, je l'ai eu : la dame à qui j'ai loué le airbnb et avec qui j'avais eu de très bons échanges ne me répondait plus depuis la veille. Mais ayant foi en la vie, je suis montée dans le train malgré tout en me disant qu'elle me donnerait des nouvelles ou au pire que je trouverai un hôtel. Quoiqu'il arrive, il y a toujours des solutions. C'est un leitmotiv fréquent qui me permet d'avancer.

Néanmoins, arrivée à mi-chemin, j'ai dû me rendre à l'évidence que je n'aurais pas de nouvelles et ai alors contacté Airbnb avec mon petit mental qui me disait "tu vois, je t'avais prévenue, airbnb ce n'est pas sûr....". N'écoutant que moi-même et non ce dernier, j'ai appelé la plateforme de location et cette dernière m'a trouvée une solution de repli en surclassement quasiment dans le centre ville sans surplus. Au final, c'était encore mieux que ce que j'avais loué :-). C'est aussi ça la vie. Tu as parfois de belles surprises.

Une fois installée, j'ai profité de la ville, du lac, de mes visites notamment celle de l'ONU. Si tu passes par Genève, n'hésite pas à y faire un tour (en plus du lac évidemment). J'ai vraiment adoré cette ville même si le temps n'était pas de la partie. En même temps, en plein mois de novembre, je ne m'attendais pas à avoir 30° :-).

Mais je ne vais pas te cacher que je n'ai fait aucun restaurant, je ne me suis pas permise de manger seule car j'ai eu trop peur du jugement, de ce que pouvaient penser les autres, de ce qu'ils pouvaient s'imaginer... Je ne me voyais pas m'asseoir à une table seule face à tous ces gens en couple, en famille ou entre amis. Je n'avais pas encore suffisamment évolué à l'époque pour m'autoriser certaines choses notamment à profiter au maximum de la vie (cela a bien changé :-) ). La seule chose que j'ai faite est de boire un café et encore dans un bar où il y avait un comptoir face à la vitrine où d'autres personnes en solo buvaient un café elles-aussi mais où j'étais sûre de ne pas être confrontée au regard des autres puisque la salle était dos à moi (et oui c'est triste mais à l'époque je n'étais pas en capacité de faire mieux : c'était parfait pour moi à ce moment-là : c'est ce que je devais vivre pour mieux évoluer par la suite).

Et je ne te parle pas de ce grand moment de solitude au palais de l'ONU où j'avais l'impression que tout le monde avait les yeux rivés sur moi, la pauvre fille seule, parmi tous ces couples et ces familles. Mais tout ça c'est pure illusion. C'est juste l'histoire que je me racontais. Désormais, je me fiche de ce que peuvent penser les gens : ça les regarde et pour être parfaitement honnête, je ne suis pas sûre que les gens s'intéressent particulièrement à moi quand je vais quelque part. Je me suis complètement détachée du regard des gens et me sens totalement libre de faire ce qui me fait envie.

Au final, malgré ce que je n'ai pas osé faire, si je dois faire un bilan de cette première expérience, je suis très fière de ce que j'ai accompli et de ce que j'ai osé faire : organiser seule mon voyage, faire des recherches, préparer mes visites puis me balader dans une ville inconnue où je ne connaissais personne... Je me suis rendue compte au travers des diverses expériences que l'investissement initial est presque aussi important que le moment passé sur place. C'est du pur bonheur de lire des livres de voyage, de faire des recherches sur internet, de comparer les logements, les prix, les avions, les trains, regarder des avis (sans forcément tenir compte de tout ce qui est dit pour se laisser une marge d'appréciation)....Explorer la ville, errer sans but juste pour visiter, flâner dans les magasins notamment les épiceries pour découvrir leurs spécialités, chercher des souvenirs à ramener à la famille, se perdre dans les rues et découvrir fortuitement de belles statues au détour de certaines d'entre elles (comme celle de Gandhi ci-dessous), c'est vraiment enrichissant et ça donne une très belle énergie.

Dans ces moments-là, je me suis vraiment sentie à ma place, exactement là où je devais être, avec souvent un sourire aux lèvres. Et la cerise sur le gâteau, c'est que tu es libre de faire ce que tu veux quand tu veux. Tu t'organises comme bon te semble et personne ne vient te dire "oh oui mais moi je préfèrerais faire ça demain", "j'en ai marre de marcher", "c'est trop long", "quand est-ce qu'on rentre" ... Crois-moi on y prend vite goût :-).

Aujourd'hui, je sais au plus profond de moi que si je revivais ce voyage ce serait bien différent. Il en serait encore meilleur grâce à tout ce que je me permettrais. Mais je n'ai absolument aucun regret car c'est mon premier voyage toute seule comme une grande. C'est et ça restera toujours une grande fierté.

Si je te raconte cette histoire, c'est pour te faire partager mon expérience où j'ai osé sortir de ma zone de confort et faire ce que j'avais envie de faire sans avoir (trop) peur du regard des autres. En effet, ceux-ci ne me connaissent pas, ne connaissent pas mes batailles, ni ma vie. Désormais, je les laisse penser ce qu'ils veulent : ça les regarde. L'avis des gens n'est que la vie des gens.

Si cela peut t'aider à ton tour à oser, j'en serais vraiment ravie. Je n'ai qu'une envie, c'est te dire : ose, aie confiance en toi et fais-toi plaisir. Tu y gagneras de la fierté et tu découvriras de nouvelles choses qui, j'en suis sûre, t'émerveilleront. Au passage, tu auras l'occasion de te connaître un peu plus, d'en apprendre davantage sur toi. Tu as tout à y gagner, crois-moi (dixit la fille qui avait peur de faire des choses seules avant). N'oublie jamais : nous n'avons qu'une vie et nous ne savons pas pour combien de temps nous en avons.

A ce propos, si tu aimes lire, je te conseille ce livre : "ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une" de Raphaëlle Giordanino (à retrouver dans toutes les bonnes librairies) et surtout :

ENJOY YOUR LIFE

N'hésite pas à me dire en commentaire si tu as franchi la barrière, où tu es parti (e), combien de temps.. Je serai ravie de te lire.

Avant de clore ce premier épisode, je souhaitais vivement remercier celle qui m'a inspirée ce blog : mon amie Stéphanie. Merci de m'avoir suggéré de faire "un mode d'emploi" pour voyager seul (e). J'éprouve énormément de gratitude envers toi car cette phrase a été le déclencheur de mon envie de partager mes expériences avec les autres car je sais que je suis loin d'être seule à être freinée par mes peurs. Mais si j'ai su en transcender certaines (ne t'inquiète pas, j'en ai encore plein à transcender), je suis totalement sûre que tu peux le faire aussi. Je crois en toi.

Avec tout mon amour.

Nana